DOSSIER – Internationalisation et anticipation des risques

Internationaliser l’activité de son entreprise apparaît aujourd’hui souvent vital pour cette dernière. Mais il n’est pas possible de s’engager dans cette démarche, au risque de tout perdre, sans une préparation minutieuse, à commencer par la recherche d’informations sérieuses, d’en constituer un ensemble cohérent à partir duquel s’organiseront la réflexion et les prises de décision.

L’exercice ne se limite pas à une traditionnelle étude de marché. Il doit englober l’étude complète de tous les risques auxquels l’entreprise est susceptible de se trouver confrontée sur zone et la prise de toutes les mesures utiles pour prévenir ces risques. Ce n’est qu’à ce prix que l’entreprise travaillera dans la sérénité et avec bénéfice à l’étranger. Pour réaliser cette étude de risques, EMR International (www.emrinternational.com) a développé une méthode originale d’étude à partir d’une typologie homologuée de 11 risques majeurs qui se déclinent ensuite en sous-ensembles ; les études réalisées font ensuite l’objet de recommandations.

Avant propos

De plus en plus d’entreprises internationalisent leurs activités, pour diverses raisons dont celle, parfois, de la survie de la société mais aussi celle de l’amélioration des marges bénéficiaires par la réduction des coûts de production (main d’oeuvre bon marché, matières premières à coûts avantageux, mesures incitatives des pays d’accueil, etc…). Bien souvent cette délocalisation se réalise vers les pays en voie de développement où l’entreprise se trouve confrontée à de multiples risques qui ne sont pas seulement d’ordre économique, financier ou juridique.

C’est la raison pour laquelle une entreprise qui s’engage, de quelque manière que ce soit, à l’étranger, doit le faire en connaissance de tous les risques qui entourent cette opération et prendre les précautions adaptées pour les prévenir d’emblée, les limiter dans les cas d’occurrence, et pire encore, les traiter.

En France quelques sociétés ont commencé à réfléchir au sujet et à proposer des mesures d’accompagnement. Mais ces mesures ne couvrent qu’un, deux ou trois risques bien spécifiques. C’est l’exemple des sociétés d’assurances, des bureaux d’avocats, des assurances de rapatriement sanitaires, de rapatriement politique, de sécurité internationale, etc…chacune souvent performante dans son domaine mais ne pouvant couvrir la totalité des risques potentiels.

C’est la raison pour laquelle, pour permettre aux entreprises d’anticiper et de prévenir l’ensemble des risques qu’elles sont susceptibles d’encourir à l’international en fonction du pays dans lequel elles décident de s’engager, EMR International (Evaluer et Maîtriser les risques à l’international), se plaçant en amont et dans une perspective de prévention, a mené une réflexion approfondie sur le sujet et mis au point une méthodologie qui a abouti à l’établissement d’une typologie globale de 11 risques génériques, ceux-ci se déclinant ensuite en risques afférents. La méthode conduit, en final, à l’élaboration d’un catalogue de recommandations.

Les risques principaux

Les 11 risques identifiés par EMR International s’énumèrent ainsi :
– politique ;
– social ;
– ethnique et identitaire ;
– géo-politique ;
– économique ;
– sanitaire ;
– naturel et environnemental ;
– relatifs aux communications et aux systèmes d’information ;
– humanitaires (droits de l’homme) ;
– sécuritaire ;
– juridique.

Chacun de ces risques se décline ensuite en risques afférents.

A titre d’illustration

– pour le risque politique : la stabilité politique du pays ? indépendance du pouvoir provincial par rapport au pouvoir central ? existence et rôle de groupes armés non étatiques? Etc…
– pour le risque social : positionnement des syndicats dans la vie politique et économique ? conditions de travail dans les entreprises ? salaires pratiqués ? etc…
– pour le risque ethnique et identitaire : quels sont les rapports entre ethnie dominante et ethnies minoritaires ? influence des religions sur le comportement des individus dans l’entreprise ? etc….
– pour le risque géopolitique : quels sont les risques de conflit armé avec le voisin ? y a-t-il un embargo quelconque sur le pays ? etc …
– pour le risque économique : le champ est vaste et couvre beaucoup d’aspects tels que celui du contrôle de qualité, de la qualification de la main d’oeuvre, des habitudes de gestion de l’entreprise, du niveau du parc des outils de production, de la criminalité économique (contrefaçon, contrebande, corruption, ….), etc…
– pour le risque sanitaire : quelles sont les maladies locales ? les risques de pandémie (ex de la pneumonie atypique) ? quel est le niveau de l’équipement sanitaire ? etc…
– pour le risque naturel et environnemental : conditions climatiques ? sismiques ? lois sur l’environnement ? etc…
– pour le risque relatif aux communications et aux systèmes d’information : contrôle gouvernementaux sur ces systèmes ? pratique du hacking ? régularité de l’énergie nécessaire au fonctionnement des moyens ? etc…
– pour le risque humanitaire (droits de l’homme) : accueil des ONG par le pays ? travail des enfants ? Travail des prisonniers ? etc….
– pour le risque sécuritaire : tout ce qui concerne la criminalité (vol, rackett, kidnapping), la sécurité industrielle, la sécurité des personnes (dont la circulation routière), etc…
– pour le risque juridique : existence de lois qui protègent l’étranger ? limites de ces lois ? etc…

L’analyse détaillée de ces risques, qui ne sont pas partout présents avec le même degré d’importance ou d’occurrence, permettra donc à l’industriel d’élaborer la politique de protection de ses employés et de son patrimoine dans le pays et de choisir les couvertures adaptées à ceux-ci :
– élaboration de consignes élémentaires au niveau de l’entreprise et travaux de sécurité à entreprendre ;
– démarches à réaliser auprès des services officiels français (ambassade, consulat, mission économique) ; connaissance des plans d’urgence ;
– identification des services locaux de protection des ressortissants du pays et étrangers (à noter que les considérations sur leur efficacité sont incluses dans l’étude du risque sécuritaire) ;
– assurances à contracter localement ou à partir de France : couverture des risques politiques, sécuritaires, sanitaires (assurance rapatriement), autres éventuels ;
– cabinets d’avocats à solliciter ; existence de médiateurs ;
– sociétés de sécurité à solliciter.