Evolution sociétale qui implique des changements pour le management

Gary Hamel, spécialiste du management de réputation mondiale, parle dans son livre « La fin du Management », (NB : titre original « The future of management »), d’une nécessaire réinvention du management. Cette réinvention du management s’explique notamment par l’évolution sociétale et le fonctionnement humain.

L’homme et son conditionnement

 

 

Un être humain est d’emblée soumis à un bain historique, un bain culturel, un bain social, un bain familial, qui vont, très largement, contribuer à forger ses propres croyances, de manière le plus souvent inconsciente, dans son milieu, là où il est.

 

L’être humain se contente de ce qui lui est inculqué, de ce qui lui est perceptible. Rares sont les gens ressentant le besoin de sortir de cette espèce de conditionnement, bien involontaire, et souhaitant expérimenter, explorer autre chose que l’habitude.

 

Mais, depuis peu, au vu de la civilisation, les circonstances de la vie (et surtout depuis une génération ou deux) sont profondément différentes, et cela dans tous les pays : ce qui était acquis se trouve facilement remis en question. Plus souvent qu’avant, on change de partenaire, on change de travail, on change de région, on change d’avis, aussi. Tout cela est, somme toute, assez récent, par rapport à la fixité des croyances qui pouvaient exister et conditionner la vie d’un être humain, depuis sa naissance jusqu’à sa mort.

 

 

De l’évolution chez l’homme

 

 

Et puis, le monde dit moderne a fait apparaître de nouvelles habitudes qui  sont, pour la plupart, issues de ce qui est appelé la technique, la technologie ou la science. Ces nouvelles habitudes ont eu pour vocation de faciliter la vie ordinaire, de la rendre moins prenante, afin de libérer du temps pour autre chose, cette libération du temps entraîne de nouveaux besoins, de nouveaux désirs et de nouveautés à explorer.

Que cela s’appelle les vacances, que cela s’appelle la télévision, que cela s’appelle l’informatique, la musique, la voiture, tout ce qui a permit de sortir du cadre habituel, tel qu’il était conçu voilà encore cent ans. Ainsi, l’ensemble de nos besoins s’est déployé sur quelque chose de différent. Ce quelque chose de différent est venu compléter ou modifier ce qui était commun pour tout être humain sur cette planète.

 

Parallèlement à cela, tout ce qui est lié aux sens, tels que  la vision et l’audition, est  devenu de plus en plus important dans la vie. Les villes sont devenues éclairées, les lumières sont partout. Le bruit est devenu une constante : le bruit des véhicules, le « bruit » des ondes passant par des boîtes comme la radio, la télévision, les moteurs.

 

Un ensemble de choses nouvelles est apparu, venant captiver l’homme et lui donnant un sentiment de liberté, créant des nouveaux besoins profondément différents, appelés divertissements, loisirs, vacances, tout ce qui pouvait, en quelque sorte, attirer par le désir, attirer par tout ce qui était lié au besoin de posséder telle chose ou telle chose et de vivre, là aussi, telle chose ou telle chose, liée à ces nouvelles technologies et à ces nouveaux moyens qui sont devenus présents dans le monde moderne, depuis le début de l’ère industrielle.

 

En conséquence, l’être humain s’est peu à peu accoutumé à de nouveaux systèmes de croyances, à de nouvelles impulsions de désir. Ces impulsions de désir sont devenues plus flagrantes.

Avec la primauté de l’image, l’effet est beaucoup plus immédiat et rapide. En effet, il y a toujours eu des écrivains qui ont rapporté des carnets de voyage, mais ces carnets de voyage ont rarement donné l’envie de se rendre sur place. Par contre l’image, elle, accomplit beaucoup mieux ce dessein : l’image de quelque chose à acheter, l’image de quoi que ce soit vient, en quelque sorte, stimuler ce qui est appelé un désir, amenant  à toujours plus de matérialité.

 

 

Le besoin de sens évolue aussi

 

 

L’ensemble de ces nouveaux moyens a permis à l’humain d’élargir sa connaissance extérieure de ce Monde, mais a également entraîné une déconnection de son être  profond, d’où le besoin actuel, de plus en plus prégnant, de recherche de sens.

 

Les époques glorieuses de la chimie et des connaissances scientifiques, censées apporter, à leur début, toutes les réponses à l’être humain, en ont apportées, mais, malheureusement, elles se sont trouvées très vite limitées par les conséquences que l’on voit aujourd’hui. Ces conséquences font apparaître des maladies nouvelles, des troubles nouveaux, sans que jamais l’homme ne se pose la question de la causalité de ces éléments nouveaux. Nous sommes également abreuvés d’images venant d’horizons divers et variés nous montrant toute la misère du monde, or  comme le dit Ralph Snyderman, professeur de médecine et ancien président de la Duke University… «  Nos cerveaux ne sont probablement pas conçus pour ingurgiter tant de souffrance, nous souhaitons tous trouver des moyens pour diminuer la souffrance, et nous savons tous que la technologie n’y suffira pas ».

Parallèlement à cela, le besoin de sens a évolué. L’homme a eu besoin de s’émanciper des modèles dits traditionnels, religieux et de découvrir des lois nouvelles sur sa façon de fonctionner. Ainsi sont apparus, petit à petit, des modèles de compréhension psychologiques et spirituels. Et bien sûr, toute avancée, quelle qu’elle soit (qu’elle soit technologique, sociale ou spirituelle), était censée amener une libération de l’homme, ou en tout cas, une satisfaction plus grande d’une soif légitime de connaissances.

 

Des besoins nouveaux, mais de compréhension de la vie sont apparus. Les conclusions de certains scientifiques (physique quantique, biologie cellulaire, anthropologie, astrophysique …) ont rejoint les enseignements des sages de divers horizons et de tout temps (religion, artistes,…) et des civilisations anciennes, démontrant ainsi que la vie a pu se développer, s’exprimer, s’harmoniser, selon des principes différents de ceux de la société moderne occidentale et que celle-ci peut en tirer profit pour mieux vivre son quotidien.

 

 

Intégration au management

 

 

De plus en plus d’êtres humains prennent conscience de cette évolution, la vivent, des femmes et des hommes qui se retrouvent dans nos entreprises.

 Le manager doit intégrer ces nouvelles donnes et adapter son management, car comme le dit Jacques ATTALI : « On voit se dessiner un monde de plus en plus mobile, changeant, précaire, instable. Jamais le travail des hommes n’aura évolué autant qu’il se trouvera modifié au cours des cinquante prochaines années », p.147 Extrait du livre « L’avenir du travail » – Ed. Fayard et Institut Manpower, 2007.

 

La relation à l’autorité, la relation avec son travail, la relation avec ses collègues doit prendre en compte cette évolution, c’est le début d’un nouveau paradigme pouvant aboutir à une coopération pleine et entière en entreprise.

« L’autorité, ça se prend, ça ne se réclame pas comme des billes perdues », nous dit Hervé BAZIN (écrivain – 1911 -1996). Auparavant l’autorité et le pouvoir était réunis, ce n’est plus le cas. Les tendances lourdes sociétales entraînent des changements de comportements, des attentes autres des salariés, que les managers doivent inclure et comprendre pour être performants.

 

Comprendre déjà comment le rôle des croyances chez les individus donne l’obligation aux managers de trouver des clés nouvelles pour améliorer la communication dans l’entreprise et favoriser l’émergence de la coopération et de l’intelligence collective, attente de plus en plus nécessaires à l’implication des salariés et nécessaires au développement de l’entreprise.

Pour les entreprises, le rôle du DRH, partenaire du PDG et du DG pour la définition et la mise en place de la politique RH, sera de favoriser la vraie écoute dans les échanges, de faciliter la communication verticale et horizontale, de gérer les liens entre les salariés et les générations dans les équipes.

 

L’auteur

J’ai une expérience de 15 années comme dirigeant d’entreprises, de 10 années de missions en entreprise et de 15 années dans la formation en management, notamment dans les fonctions d’animateur de club et d’animateur régional APM.

 

Etant à un carrefour d’informations sur le management, étant un passionné de l’homme et de l’entreprise, j’ai décidé, il y a cinq ans, de proposer aux entreprises et organisations une démarche innovante pour améliorer les pratiques en management (formation et services complémentaires), que j’ai intitulée « Libérer de Nouveaux Potentiels dans l’Entreprise »;

MPC – Louis ORVAIN – Formation innovante en management

lorvain@potentiels-entreprise.eu

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