Approche globaliste et nexialiste

Une approche qui diffère des « méthodes habituelles » en ce sens qu’elle observe des champs différents (voire diamétralement opposés), du plus petit au plus vaste, de l’affect au concret, du langage aux actes, et analyse leur articulation et leur interdépendance avec une approche globaliste (nexialiste).

LA QUETE DES EQUILIBRES

L’équilibre est un état particulier où les forces en présence s’annulent. Cette particularité est tellement singulière qu’elle est analysée, calculée, recherchée dans tous les champs de connaissances et sciences, dans les arts, dans d’innombrables sports, dans la santé, dans la société, dans le monde et sa géopolitique ; en somme dans notre vie.

 

Pourquoi cette quête de l’équilibre ? Cet état reflète-t-il un summum d’efficience, l’acmé d’un bien-être ? Est-il une mesure objective ?

 

Il existe plusieurs formes d’équilibre comme notamment :

 

L’équilibre stable : L’exemple que mentionne Ilya Prigogine est celui du pendule. A l’état d’équilibre, il ne bouge pas. Si l’on applique une force d’un côté, le pendule oscille. Dès que la force cesse d’être appliquée, le pendule, au bout d’un certain temps, revient naturellement à l’état initial d’équilibre.

 

L’équilibre instable est celui du crayon que l’on arrive à maintenir dressé sur sa pointe !! Si l’on applique une force latérale, le crayon tombe. Lorsque la force cesse, le crayon ne revient pas dans sa position initiale d’équilibre, mais en trouve une autre.

 

Les organisations ont besoin d’équilibres stables et instables. Certains sont manifestes, d’autres le sont moins.

 

Parmi ceux qui paraissent évidents, nous retrouvons l’équilibre financier, commercial, des stocks, de main d’œuvre, permettant « théoriquement » la continuité de son activité. En considérant que ces équilibres soient de l’ordre du zéro (les recettes compensent les dépenses, les ventes équilibrent les achats, les sorties égalisent les entrées, les charges de travail sont ajustées aux équipes opérationnelles, …), ils sont stables car reviennent à leur position initiale après les abondantes fluctuations. Si cette position n’est pas rétablie, l’instabilité révèle une déficit ou un profit selon son sens (direction). Celle-ci n’est pas immanquablement un signe d’échec, mais conduit à une adaptation aux forces opposantes, donc à une évolution.

 

D’autres équilibres, moins manifestes, n’en sont pas moins essentiels. Les équilibres sociologiques spécifient une égalité des chances, de bien-être, de reconnaissance, d’apprentissage, de cadre de travail. Si ceux-ci ne sont pas atteints, des réactions en chaîne se manifestent inévitablement et perturbent les équilibres plus « concrets » cités au paragraphe précédent.

Ainsi, un équilibre prédomine dans la gouvernance : L’équilibre des équilibres !

 

Chacun des « équilibrages » nécessite une réponse et des actions différentes. En majorité, nous pouvons associer ces missions aux responsables de services qui, à l’image de l’équilibre de Donnan, joueraient le rôle de membranes semi-perméables compensant les énergies qu’elles séparent. Contrairement à l’imperméabilité, la semi perméabilité ouvre la voie de l’adaptation et de l’évolution.

Mais celle-ci nécessite un équilibre réflexif (en philosophie, équilibre réfléchi) caractérisé par un ajustement des arguments d’ordre général et particulier (vue systémique et compétences métier). C’est pourquoi elle est « semi » et non totalement perméable.

 

L’organisation est donc soumise à une homéostasie, une interaction durable qui, comme en écologie, est une forme d’équilibre dynamique intégrant le rôle des parasites, des perturbations externes, du rôle prédateurs/proies, d’interactions sociales afférentes aux groupes, comme facteurs d’équilibre.

Son évolution n’est pas nécessairement graduelle mais peut suivre l’équilibre ponctué qui, en biologie évolutionnaire, spécifie de longues périodes de relative stabilité, entrecoupées par de brutales nécessités d’évolution (crises).

 

Nous voyons donc que le fonctionnement d’une organisation est exposé à de nombreux équilibres (d’aucuns diraient « à de nombreux déséquilibres »).

Mais le fondamental ne réside pas tant dans l’atteinte de l’équilibre que dans sa quête !

Ce n’est pas l’équilibre qui est le summum de l’efficience, mais sa quête continuelle qui permet d’évoluer vers une efficience en constante mouvance rattachée à l’environnement.

Ce n’est pas l’équilibre qui est l’acmé du bien-être, mais sa quête continuelle qui permet de remplir des désirs, des besoins, des attentes de notre force motrice.

L’équilibre n’est pas une mesure objective car, tout comme en physique, l’observateur et l’instrument de mesure sont inhérents à l’observation.

 

De plus, l’équilibre parfait, absolu, est dénué de mouvements et de chaleur, donc de … vie !

 

LE NEXIALISME : UNE APPROCHE GLOBALISTE

Le nexialisme

Ce terme fut inventé par A.E. Van VOGT écrivain et Docteur en Sémantique Générale dans un ouvrage intitulé « La faune de l’espace ».

Il spécifie « La science de relier d’une manière ordonnée le savoir d’un champ de la connaissance à celui des autres champs » et prône la supériorité de l’organisation sociale et la coopération sur l’individualisme ou l’égotisme.

Aujourd’hui science prometteuse aux Etats-Unis, elle n’en est qu’à ses prémices en Europe.

 

Dans toutes les organisations, quelles soient scientifiques (comme notamment dans l’ouvrage précité), industrielles, commerciales, publiques ou autres, l’individualisme présente forcément le risque d’omettre certains aspects, certaines relations, certaines interactions essentielles lors des analyses de situations et des décisions.

 

La tâche du consultant nexialiste consiste à aborder et à prendre en considération le plus de champs présents et … absents !! Non seulement ceux qui concernent les métiers de l’organisation (finance, commercial, services, production, informatique, stratégie, logistique, DHR, etc) mais aussi son environnement, ses connaissances, ses flux, ses langages, ses comportements, son climat, son histoire, la politique, la mode, la prospective, etc.

 

Bien souvent, un seul élément non perçu car n’entrant pas dans le champ d’investigation propre à la situation, peut remettre en cause les fondements d’une critique.

 

Exemple : Imaginons un texte relatant un évènement. Extrayons de celui-ci une phrase et essayons d’en déduire un fait. Quelques soient cette phrase et l’acuité de celui ou celle qui l’analyse, son interprétation ne sera jamais aussi « juste » ou étendue que celle du texte. Il arrive même que cette phrase choisie puisse avoir un sens opposé au texte (méthode parfois employée par les médias dirigés).

 

Pour remplir sa mission, le nexialiste s’efforcera, avec tous les moyens dont il dispose ou à défaut qu’il élabore, de retrouver le texte originel. Mais bien plus, il intégrera ce texte à l’œuvre complète de l’auteur pour appréhender son cheminement personnel et ses motivations. Il observera l’époque à laquelle il fut écrit ainsi que son climat social, économique, philosophique, symbolique, scientifique afin d’en décoder les réactions de causalité.

 

Ce sont ces multiples éléments, ces différents horizons et leurs stratifications qui lui permettent de réduire les inquiétudes face à l’incertitude et à l’imprévu !

 

Cette fonction demande beaucoup de connaissances, de flexibilités, d’adaptabilités, d’esprit analytique et synthétique, d’intuitions.

 

La tâche est ardue mais ô combien captivante et gratifiante.

En savoir plus

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